Les conditions devaient être bonnes sur Gascogne, mais ce que vous avez eu localement est exceptionnel, le temps merdique sur l'Espagne aussi : exceptionnel, au Portugal : vous seriez arrivés il y a quinze jours, c'était l'été, la c'est vraiment EXCEPTIONNEL ce temps pourri... on devait partir des Sables avant mon anniversaire, le 8 mars, mais trois semaines de tempête exceptionnel nous ont scotche au ponton, et même un peu d'exceptionnel avec un cargo sur la plage des Sables (peut- être un petit clin d'œil a ce qui nous attendait....)Nous maintenant on veut du quotidien, du classique...marre des situations exceptio.... on en a trop bouffé..... besoin de petite vie tranquille sur bateau tranquille....
Pour l'instant dépression vers Madère, anticyclone pas en place, on devrait déjà être aux Canaries, on est partis depuis 15 jours... et on est toujours au Portugal, c'est pas que c'est pas bien, mais on a envie d'Africa....Africa, attend nous !!!!
Bonne année à tous
Gascogne...Belle réputation, Belle Branlée
Notre super routeur : "Guillaume, une superbe fenêtre ce lundi, dont nous vous conseillons vivement de profiter, essentiellement du temps serein, mer calme.... patati, patata...." Branle bas de combat aux Sables, cette fois ça y est, le dimanche je plonge sous la coque pour la frotter un peu, résultat, une méga otite et le ventre en vrac, c'est pas grave, le départ sera finalement le mardi 10h00...
Çà y est, 10H00, beaucoup d'émotion sur le ponton N, nous on est euphoriques, les proches qui larguent les amarres ont le cœur serré et participent à la marée montante avec toutes leurs larmes... mimi a beaucoup de mal, et c'est normal de lâcher sa fille chérie (quelle idée d'avoir un chéri navigateur, pas pu choisir un bon fermier en Thiérache...), Hugo, mon pote est venu, ça fait plaisir... Jean- Paul a les yeux qui pétillent, Yvon (mon maitre pêcheur) est là avec Françoise.... même "TOCUP" , le bateau d'Yvon nous regarde s'en aller...
Ça fait déjà une dizaine d'heure qu'on se fait secouer en mer, Guy est malade depuis le départ, il vomit tout le temps, les enfants pas bien non plus , papa envoie quelques quiches de temps en temps, même le chien y passe....Moi et Anja nickel, toujours vaillant, maman est pas mal non plus...
Second message de notre bite de routeur : "vent arrière, mer belle, 20 NOEUDS MAXI, on vend aussi des fenêtres PVC si vous voulez...." et le spectacle commence,
1er acte : génois enroulé en torche, le vent monte, c'est la nuit, c'est la merde... rodéo à l'avant du bateau, le génois veut me mettre une tôle, je le vois bien à ses mouvements, c'est violent.... une heure de bagarre, je suis un nerveux, je l'ai mis K.O. ce salaud, couteau à la main dans la brafougne, j'ai coupé les deux écoutes pendant que ma chérie assurait à max à la barre pour garder le bateau vent arrière et surtout que je me défigure pas avec un revers de mon couteau coupant comme un rasoir...
2eme acte : le vent monte de plus en plus, la mer devient forte, même vent arrière faut prendre un ris, pas facile lorsqu'on se met plein travers, surtout que ça commence à déferler gros... Ben assure encore à la barre.... impressionnant quand on reprend notre allure..... deux heures après rebelote, ça devient trop gros, trop fort... on prend les trois ris, rien à l'avant, je commence à avoir des frissons, comme le gamin qui sent la branlée arriver...
3eme acte (pas pour les tapettes) : les vagues, plutôt les monstres déferlent de chaque côtés de Lou, 32..35...38... nœuds, un peu de 40... c'est de la folie, on est sur l'eau que depuis deux jours... paye ta merde..... ça fait 24 heures que je barre, t'inquiète mon chéri, le meilleur arrive.... RAIL DES CARGOS.... faut imaginer la tempête, la nuit, le froid... et ces lumières à rien y comprendre... un projecteur nous fonce droit dessus, j'ai pas beaucoup de marge de manœuvre, on est ébloui, on s'engueule à la VHF, lui nous dit qu'on est en danger, moi je lui dis que je comprends rien à ce qu'il veut...
4eme acte : j'ai compris, on a tous compris (papa, moi et ben)... dans le reflet de la lune on aperçoit une montagne à la dérive... un méga tanker qui a cassé dans la tempête... la big lumière disco, c'est le remorqueur, et tous les flashs autour de nous c'est les cargos qui sont détournés.... et c'est dans tous les sens, eux y s'en foutent aux moteurs du baston, mais pas nous, non pas nous qui n'arrivons pas à nous sortir de cet endroit à la con....
dernier acte : mes jambes tremblent, j'ai des frissons, je suis à bout, plus de 30 heures non stop à la barre, je suis perdu... ma famille est là, je culpabilise à max, tout est de ma faute, c'est moi qui l'ai est mis là , quelle chiasse !!!! Ma chérie sait que je panique rarement, que je trouve toujours les solutions... là, elle sent que le gui-gui est à la ramasse, elle me masse, me réconforte, j'ai l'impression de revivre, tu nous sauves ma chérie... OK, je fonce dans un trou de souris, longe un immense cargo, coupe pas loin du remorqueur et du remorqueur, et garde à l'œil les deux bombes qui arrivent sur tribord.... plein ouest, je reste sur ce cap, j'en peux plus.....
Voici donc l'histoire de notre depucelage de brafougne, je ne le souhaite à personne, on a fait du vrai Gascogne, on l'a passé dans des conditions dans lesquelles on peut être fiers de nous, de notre bateau... je suis stupéfait de mon équipage, pas un seul n'a eu peur, ben a vu des monstres de vagues sans sourciller....Je lui ai avoué . si elle m'avait dit on arrête là j'aurais compris et laisser tomber... elle a rien dit, on continue, ouf !! je t'aime ma belle.......
Çà y est, 10H00, beaucoup d'émotion sur le ponton N, nous on est euphoriques, les proches qui larguent les amarres ont le cœur serré et participent à la marée montante avec toutes leurs larmes... mimi a beaucoup de mal, et c'est normal de lâcher sa fille chérie (quelle idée d'avoir un chéri navigateur, pas pu choisir un bon fermier en Thiérache...), Hugo, mon pote est venu, ça fait plaisir... Jean- Paul a les yeux qui pétillent, Yvon (mon maitre pêcheur) est là avec Françoise.... même "TOCUP" , le bateau d'Yvon nous regarde s'en aller...
Ça fait déjà une dizaine d'heure qu'on se fait secouer en mer, Guy est malade depuis le départ, il vomit tout le temps, les enfants pas bien non plus , papa envoie quelques quiches de temps en temps, même le chien y passe....Moi et Anja nickel, toujours vaillant, maman est pas mal non plus...
Second message de notre bite de routeur : "vent arrière, mer belle, 20 NOEUDS MAXI, on vend aussi des fenêtres PVC si vous voulez...." et le spectacle commence,
1er acte : génois enroulé en torche, le vent monte, c'est la nuit, c'est la merde... rodéo à l'avant du bateau, le génois veut me mettre une tôle, je le vois bien à ses mouvements, c'est violent.... une heure de bagarre, je suis un nerveux, je l'ai mis K.O. ce salaud, couteau à la main dans la brafougne, j'ai coupé les deux écoutes pendant que ma chérie assurait à max à la barre pour garder le bateau vent arrière et surtout que je me défigure pas avec un revers de mon couteau coupant comme un rasoir...
2eme acte : le vent monte de plus en plus, la mer devient forte, même vent arrière faut prendre un ris, pas facile lorsqu'on se met plein travers, surtout que ça commence à déferler gros... Ben assure encore à la barre.... impressionnant quand on reprend notre allure..... deux heures après rebelote, ça devient trop gros, trop fort... on prend les trois ris, rien à l'avant, je commence à avoir des frissons, comme le gamin qui sent la branlée arriver...
3eme acte (pas pour les tapettes) : les vagues, plutôt les monstres déferlent de chaque côtés de Lou, 32..35...38... nœuds, un peu de 40... c'est de la folie, on est sur l'eau que depuis deux jours... paye ta merde..... ça fait 24 heures que je barre, t'inquiète mon chéri, le meilleur arrive.... RAIL DES CARGOS.... faut imaginer la tempête, la nuit, le froid... et ces lumières à rien y comprendre... un projecteur nous fonce droit dessus, j'ai pas beaucoup de marge de manœuvre, on est ébloui, on s'engueule à la VHF, lui nous dit qu'on est en danger, moi je lui dis que je comprends rien à ce qu'il veut...
4eme acte : j'ai compris, on a tous compris (papa, moi et ben)... dans le reflet de la lune on aperçoit une montagne à la dérive... un méga tanker qui a cassé dans la tempête... la big lumière disco, c'est le remorqueur, et tous les flashs autour de nous c'est les cargos qui sont détournés.... et c'est dans tous les sens, eux y s'en foutent aux moteurs du baston, mais pas nous, non pas nous qui n'arrivons pas à nous sortir de cet endroit à la con....
dernier acte : mes jambes tremblent, j'ai des frissons, je suis à bout, plus de 30 heures non stop à la barre, je suis perdu... ma famille est là, je culpabilise à max, tout est de ma faute, c'est moi qui l'ai est mis là , quelle chiasse !!!! Ma chérie sait que je panique rarement, que je trouve toujours les solutions... là, elle sent que le gui-gui est à la ramasse, elle me masse, me réconforte, j'ai l'impression de revivre, tu nous sauves ma chérie... OK, je fonce dans un trou de souris, longe un immense cargo, coupe pas loin du remorqueur et du remorqueur, et garde à l'œil les deux bombes qui arrivent sur tribord.... plein ouest, je reste sur ce cap, j'en peux plus.....
Voici donc l'histoire de notre depucelage de brafougne, je ne le souhaite à personne, on a fait du vrai Gascogne, on l'a passé dans des conditions dans lesquelles on peut être fiers de nous, de notre bateau... je suis stupéfait de mon équipage, pas un seul n'a eu peur, ben a vu des monstres de vagues sans sourciller....Je lui ai avoué . si elle m'avait dit on arrête là j'aurais compris et laisser tomber... elle a rien dit, on continue, ouf !! je t'aime ma belle.......
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