L'arrivée à Porto Santo
Le 26 avril 2008 , nous sommes arrivés sur l'île de Porto Santo , petite île très proche de Madère que nous n'avons aperçue qu '4/5 miles des côtes suite à une brume épaisse.
Nous sommes arrivés par le côté opposé au port nous obligeant à en faire le tour.
Le vent commençait à monter doucement mais raisonnablement jusqu'au moment où nous nous sommes rapprochés de l'île , des rafales allant jusqu'à 30 /35 nœuds nous poussaient.
Du jamais vu pour l'instant, une entrée et un port non protégé laissant s'engouffrer vent et mer sans aucune protection de digue . La plus mauvaise exposition qu'on puisse trouver !
Nous nous sommes avancés essayant de trouver refuge dans un petit coin un peu plus sécurisé mais rien , pas d'éclairage , pas d'endroit un peu moins venté.
Tout le monde était aux aguets , Bill à l'avant surveillait les corps morts , Pépère Guy regardait autour de lui , moi je surveillais partout espérant trouver un petit coin paisible , Guillaume était tenu par les commandes qu'il était impossible de lâcher une minute sinon nous arrivions dans la digue.
Enfin , bref , après plusieurs tours , nous avons décidé d'accoster en bout de ponton 18 et 19 ( à éviter vous verrez plus tard ) .
La manœuvre allait être chaude et rapide car le vent nous poussait à une vitesse folle .
Les amarres étaient prêtes, les pares bats aussi ,Guillaume allait commencer son approche doucement quand une rafale de plus de 30 nœuds nous a projeté littéralement sur les pontons laissant retentir un gros « scratch » horrible .Nous venions d'accrocher le bateau à cause de 2 pontons merdiques non alignés ce qui ne devrait pas exister dans un port .Chaque bateau d'une longueur égale au nôtre à du y laisser un morceau de gel coat.
Puis j'ai sauté sur le quai pour mettre les amarres , la première pas de problèmes , la deuxième OK mais ces rafales de vent interminables m'ont obligée à rectifier le serrage des bouts rapidement .
Les pontons étaient noirs , on ne voyait rien .D'un coup j'ai senti ma jambe gauche partir entre 2 pontons se bloquant dans le choc . Panique ! j 'ai appelé d'une voie désespérée. Guillaume pensait que j'allais perdre ma jambe, que les pontons allaient se rapprocher entre le balancement des vagues et m'écraser à jamais .
Pépère Guy s'est jeté sur moi, criant "ma fille » il avait tout de suite compris lui aussi qu'il fallait faire vite . Guillaume et papa m'ont sortie rapidement .
J'ai mal , j'ai peur , ma jambe est toute engourdie et me fait horriblement mal , je n'arrive pas à la bouger , je suis par terre là gisant sur le sol.
Pourtant d'habitude je ne dis rien mais là j'ai mal.
Plus tard, ils me rentrent sur le bateau tant bien que mal et je patiente laissant passer la douleur et nous verrons demain car je n'ai pas envie de me lancer dans un parcours du combattant pour trouver un centre hospitalier , un samedi soir à minuit.
Guillaume et moi culpabilisons , pourquoi avons-nous choisi de nous mettre à ce ponton et pas un autre , pourquoi je n'ai pas vu ce trou , pourquoi devons nous toujours en prendre plein la tête dans tout ce que nous entreprenons avant de pouvoir trouver le calme et la sérénité ?
Nous ne voulons plus que ça maintenant.
Mais résultat , nous n'y sommes pour rien ni l'un , ni l'autre .
Le lendemain , nous sommes allés au centre hospitalier mais là pas de radio , nous y sommes donc retournés le lundi avec Anja car il s'était retourné les 2 orteils quand nous avions eu les oiseaux à bord .
Résultat de nos aventures , Anja a les orteils fêlés et moi je n'ai rien de cassé mais il faut laisser s'estomper les magnifiques hématomes bleus , violets , noirs que j'ai tout autour du genou .
Notre position à l'arrivée PORTO SANTO :33°03N et 16°18W Ben